Poste électrique
Réception : mai 2003
rue Pouplin, 4000 Liège
Architecture : Dethier et associés
Maître de l’ouvrage : Elia s.a.

Dès la fin des années 1990, Elia décide de transformer le site de la rue Pouplin à Liège pour y installer un nouveau poste électrique à haute tension. Ce type d’infrastructure étant très rare en milieu urbain, la société fait alors appel au bureau d’architecture Dethier et associés afin de développer un projet qui permette de concilier exigences techniques et urbanistiques. Régulièrement sollicité par Daniel Dethier, Jean Glibert est très rapidement impliqué dans les choix touchant la volumétrie, l’éclairage et les finitions, à tel point qu’il est difficile de dissocier conception architecturale et intervention plastique. L’environnement direct des installations électriques détermine la répartition des fonctions (transformateurs, selfs et sous-station électrique) dans cinq bâtiments de hauteur limitée qui répondent au rythme des habitations voisines. Occupant en partie une ancienne friche, la station permet de retisser le tissu urbain tout en ouvrant des perspectives vers la colline à l’arrière et vers la gare Jonfosse sur la gauche. Toutefois, elle se distingue nettement du reste du contexte bâti; elle affirme son rôle utilitaire par la simplicité formelle de ses loges en béton brut, matériau qui évite toute nuisance sonore. Le coffrage, qui offre une grande diversité de rendu, souligne le principe constructif. Un soin particulier a été accordé aux façades dont les portes métalliques servent de support à des variations chromatiques. Jean Glibert propose d’abord une palette de rose, gris et noir avant d’opter pour des couleurs plus vives : les complémentaires orange et bleu, et un rouge qui attire l’attention sur le vert de la végétation qui se devine entre les loges. Les surfaces miroitées des selfs servent également de point de fuite en reflétant l’image du ciel vers la rue. Le jeu sur les aplats crée un nouveau rapport visuel entre les trois principaux bâtiments et souligne tant les légères troncatures des volumes que les nuances de texture qui accrochent la lumière. Les grilles de protection aux lignes très pures atténuent en revanche l’impact rétinien de la couleur. A l’instar des constructions environnantes, elles créent des ombres qui modifient la perception des bâtiments au fil du jour et des saisons. Une même alliance du rationnel et de la perfection formelle s’applique à l’éclairage nocturne. Rappelant la réalisation commune de Daniel Dethier et Jean Glibert pour les bureaux Atlas à Droixhe, la mise en lumière diminue le sentiment d’insécurité et valorise le bâtiment, invitant ainsi à le respecter. Elle a également une fonction signalétique puisqu’elle guide le visiteur vers la Soundstation, l’ancienne gare qui propose entre autres salles de concert et restaurant. Le rôle symbolique est par ailleurs primordial puisque l’intervention s’applique à une installation transportant de l’électricité. En façade, des projecteurs de lumière jaune et bleue posés sur le sol caressent des surfaces nettement délimitées par leurs angles. Ils proposent une relecture de la palette diurne en transformant notamment le rouge en orange et le bleu en vert. La nature est beaucoup plus présente grâce à une autre série de projecteurs situés entre les loges.

Julie Hanique